Notre notion de la productivité

L’autre jour, je me suis fait une « réflexion à l’arrache ». Je l’ai écrite dans ce petit carnet que je garde toujours sur moi, exactement pour ce genre de moment où les idées et les pensées surviennent sans prévenir.

J’y ai noté « si j’étais plus efficace, je pourrais réaliser plus de projets qui me tiennent à coeur. Eh ouais ». Et cela n’a rien de surprenant ou nouveau, vu comme ça. Logique implacable, tout le monde le sait, bref, pourquoi essaierais-je aujourd’hui de partager ça?

Eh bien, je vais vous retranscrire presque mots pour mots ce qui est venu noircir quelques pages de mon carnet. Je pense qu’il y a matière à discuter, à remettre en question notre notion de « productivité ».

La notion de productivité

En réalité, je ne l’aime pas, cette notion-là. Le web grouille pourtant d’articles à ce sujet – mon feed Pinterest en est plein dès que je clique sur l’un d’eux. Mais pour moi, ce n’est pas des vrais conseils que je lis, malgré toutes les bonnes intentions de leurs auteurs… À mes yeux, ce sont juste de nouvelles injonctions
 
Cela me stresse, et crée en moi cette impression de ne jamais être assez bien! Jamais assez productive, justement. En plus de toutes les autres injonctions produites par notre société, ça commence à faire beaucoup, non?
 
 

Mais c’est quoi, cette productivité?

Je pense qu’on a quand même tou.te.s des définitions différentes à son sujet. Mais est-ce qu’il y a vraiment un moment, un jalon où l’on peut se sentir satisfait? 
 
Il y a certains jours où mes yeux pourraient éclater d’être trop face à mon écran, après 8h à terminer un projet. Je vais dans mes derniers retranchements pour atteindre ce but: (me) dire que j’ai fini. Et c’est vrai qu’à la fin de cette journée éreintante, je me sens fière. Mais fière de quoi, et qu’est-ce qui me donne ce sentiment? Est-ce que cela vient vraiment « de moi », ou est-ce la satisfaction d’avoir répondu aux attentes d’une société qui fait passer les résultats avant tout le reste… Cette sensation de correspondre, qui fait tant de bien.
 
 
À vrai dire, je crois que j’ai ma propre réponse. Je suis simplement satisfaite les jours où j’ai été « productive » au sens entendu du terme; c’est-à-dire quand j’ai réalisé toutes mes tâches, que j’y ai mis toute mon énergie, que je me sens rincée. Et c’est mon droit, comme c’est le tien aussi d’aimer cette sensation, et je ne veux pas forcément changer ça.
 

Mais à l’inverse, je ne veux plus me sentir miteuse ou inutile ou nulle les jours où ça n’est pas le cas.

 
Ceux-là qui te laissent moins fatiguée mais moins contente aussi, ceux-là où tu finis par reporter quelques points de ta to-do-list, ceux-là où rien n’est allé aussi vite et facilement que prévu, bref, tu vois lesquels, j’en suis sûre. Et puis, disons-le : ils sont quand même plus nombreux que les autres, non? C’est tout de même un peu dommage de passer tant de temps à se sentir pas au top, il me semble.
 
 
Hier encore, je suis rentrée le soir après une journée assez longue dans mon atelier, fatiguée mais encore très motivée. Quelle belle journée c’était/ça avait été! J’avais cette satisfaction comme après un de ces jours bien productifs. Mais en y repensant, j’ai un peu déchanté : je n’avais en fait rien fini! Mes affiches? Au stade de brouillons avancés, mais brouillons tout de même. Mon devis? Ce n’est qu’un devis, qui m’a pris du temps mais qui ne rapportera peut-être pas d’argent… Comme le rendez-vous client à son sujet. Et voilà que la journée était passée. Mais où étaient allées toutes ces heures? Et pourquoi ce sentiment positif alors, si rien n’était sûr ou finalisé?
 

Eh bien, parce que j’ai eu des conversations inspirantes. Et des idées. Et que j’ai pu dessiner pour ce devis. Et réfléchir à mon entreprise. Agir pour elle.

Je n’avais pas les yeux brûlés et les poignets en feu, et pourtant j’en suis sûre : cette journée a été productive. À sa manière.
 
 
👉 C’est donc de ce genre de moments-là dont je veux plus. Bien sûr, il me faut toujours de ceux qui donnent la satisfaction du résultat direct, ce petit plaisir d’accompli quand tu coches une case de ta to-do-list. 
Parce que c’est aussi très important d’avancer à un bon rythme, on ne va pas se mentir! Mais non, je ne veux plus de cette culpabilité d’avoir un peu divagué, d’avoir laissé mes pensées filer, de ne rien avoir de concret sous la main (ou sous les yeux) une fois rentrée à la maison. 
 

Petit disclaimer pour la fin 😉

Je tiens quand même à préciser que, oui oui, la productivité est importante, il serait fou de dire le contraire. Mais je pense que ça ne doit pas être un moteur, un but à lui tout seul. 

 

Je ne me lance pas dans une journée de travail en voulant uniquement qu’elle soit productive; je la veux avant tout agréable, motivante, inspirante… efficace, à ma façon. 

 
Il y a plein d’astuces pour ça, et peut-être qu’un jour je te partagerai les miennes, si ça te dit. Peut-être aussi que « j’en fais tout un plat » parce que je suis très sensible à la pression du monde extérieur et que je réfléchis beaucoup (trop?); et qu’au contraire, toi tu aimes vraiment ces journées de folie qui te laissent vanné.e, que c’est ton objectif. Si c’est le cas, tant mieux, ça m’intéresse car j’aimerais apprendre de ton avis!

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