Une fois que tu as réussi à passer le cap de ne plus tant te soucier de ce que pensent tes proches, on passe à l’autre étape. En fait, je ne sais pas vraiment ce qui est le pire entre le fait de devoir essuyer les commentaires des personnes qu’on aime et celui de s’en ramasser par ses propres (potentiels) clients. Le gros désavantage avec ce dernier, c’est qu’il est réellement relié tout droit à ton activité (ça peut donc faire un joli combo si tu les cumules).
Difficile de passer au-dessus quand on s’attaque comme ça à ce que tu fais vraiment, qu’on critique ton travail acharné et tes prises de risques, n’est-ce pas? Et la remise en question n’est jamais bien loin… Voici donc les critiques les plus courantes, venues des prospects et clients, quand on est freelance.
🎤 « C’est trop cher »
Ha, le méga classique. Petite symphonie dramatique en fond sonore, tout ça.
👂 Ce qu’il faut entendre :
«En vrai, je n’ai pas encore perçu la réelle valeur de ton travail, qui se calcule sûrement autrement que ce que j’imagine. Je n’ai pas encore compris ce que tu peux réellement m’apporter, et quel effet cela aura sur le long terme pour moi. Je n’ai d’ailleurs pas forcément de très grande vision pour mon projet, j’aimerais aller au plus rapide et au moins cher. Ou je n’ai simplement pas encore débloquer le budget adéquat pour ça».
💡 Ce que tu peux faire :
Ne remets pas en question tes prix si tu les avais calculés justement au préalable! Cette remarque fait mal, et on a la fâcheuse tendance à la prendre très personnellement et à tout remettre en question. Mais ce client n’est simplement pas celui pour lequel ton service est fait, ou alors, il n’est pas encore prêt. Ce n’est pas grave si tu le perds, il y en aura un autre qui comprendra mieux ta valeur et qui sera prêt à payer pour.
Mais par contre, si tu reçois vraiment trop souvent cette remarque, au point que ton client idéal ne peut jamais s’offrir tes services, alors il est peut-être temps de reconsidérer ton offre. Attention, ça ne veut pas dire «je baisse mes prix et basta», non! Tu peux réfléchir à la meilleure façon d’offrir de la valeur à ton client, en trouvant une solution qui peut convenir aux deux parties – p.ex., en optimisant et automatisant certaines choses, ce qui te permettra de baisser tes coûts de production et donc ton prix. Car n’oublie pas que ce que le client ne voit pas, ce sont toutes tes charges financières, tes assurances, tes économies pour tes congés maladie / vacances non payés, bref, tout ce que lui ne doit pas payer en tant que salarié, mais que toi, tu dois facturer pour rentrer dans tes chiffres. Tu vois? Le principal, c’est que ton entreprise reste rentable, sinon, à quoi bon?
🎤 « Je peux / j’aurais pu le faire moi-même »
Quand tu proposes ton service ou que tu montres son résultat. Aïe, ça pique.
👂 Ce qu’il faut entendre :
«Je ne vois pas la valeur ajoutée à ce que tu me proposes, ni tout le travail derrière. J’ai l’impression que c’était facile, que cela t’a pris quelques minutes, donc j’imagine que j’aurais pu le faire aussi; et comme ça, je n’aurais pas dû débourser de l’argent pour ça. L’argent, d’ailleurs, c’est bien la seule chose qui me bloque et qui me fait dire ça, car sinon, j’aurais été content.e que quelqu’un d’autre le fasse à ma place.»
💡 Ce que tu peux faire :
Bon, eh bien ici, la réponse cash est facile : «bah alors, pourquoi chercher quelqu’un?» . Après tout, c’est vrai quoi? Si cette personne pouvait le faire elle-même, pourquoi a-t-elle cherché un prestataire de service pour cela? Finalement, c’est bien la preuve qu’elle n’avait pas les compétences, les idées, ou le temps (ou pas les trois, ce qui est d’ailleurs le plus probable). Et puis même si en effet, pour toi, cela n’a pas pris trop de temps : c’est ton expérience qui te permet d’aller vite. Et cette expérience, tu l’as acquise sur la durée!
🎤 « Mais c’est un hobby, pas un métier »
Le coup classique, surtout quand tu es dans le domaine créatif et visuel !
👂 Ce qu’il faut entendre :
«Moi, mon métier, il est plutôt courant, et il existe même depuis assez longtemps. Je l’ai appris de façon traditionnelle, sur les bancs d’école ou en entreprise. Ce que tu fais, toi, j’ai l’impression que c’est ce que je pourrais faire durant mon temps libre, pour m’amuser. Je ne comprends d’ailleurs pas qu’on puisse vivre de sa passion, et si c’est une passion, alors pourquoi vouloir être payé.e pour le faire? Le plaisir ne suffit pas?»
💡 Ce que tu peux faire :
Imagine-toi la suite de ce raisonnement si tu lui fais comprendre qu’en effet, c’est ta passion, mais surtout ton métier : «Woaow, mais en fait, c’est donc possible de vivre de sa passion? Ah mais pour vivre de sa passion justement, c’est vrai qu’il faut gagner de l’argent avec, si on veut «tourner»…». Hop, la boucle est bouclée. Plus sérieusement, tu peux lui expliquer que ce «hobby», tu l’as appris, tu l’as développé, tu en as fait un réel métier, et que tu l’utilises pour aider les personnes qui n’ont pas ces compétences; avec ton point de vue éclairé et ton expérience.
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